Félix Vallotton (1865-1925)

Grandes figures vaudoises


Félix Vallotton naît à Lausanne le 28 décembre 1865, d’une mère bernoise et d’un père pharmacien descendant de protestants français. Esprit indépendant, Félix ne souhaite pas renonce à passer son baccalauréat et, à 17 ans, s’embarque pour Paris pour s’adonner à sa grande passion: la peinture, qu’il étudie au cours Julian avant d’être admis aux Beaux-Arts.

Ses débuts dans la carrière artistique sont, comme il se doit dans le Paris bohème de la fin du XIXe siècle, difficiles. Personnalité complexe, “aspirant au bonheur mais se régalant de souffrance”, selon Marina Ducrey, Vallotton laisse son humeur vagabonder sur les ondes de la mélancolie, le mal du temps.

Proche des milieux anarchistes, il gagne sa vie en rédigeant des critiques pour la Gazette de Lausanne et accumule les portraits, notamment de notables vaudois, comme Antoine Vessaz, le puissant ami de Ruchonnet. Le canton de Vaud, il ne l’oublie pas et y revient chaque été, mais c’est à Paris qu’il veut percer.

Membre dès 1888 du groupe des nabis et de leur “art libéré de la servile imitation de la nature” (M. Ducrey), il y côtoie ses amis Bonnard et Vulliard, et collabore avec la Revue Blanche, organe de l’avant-garde. Sa renommée prend désormais son envol, grâce à ses célèbres gravures sur bois.

Naturalisé français en 1899, il fait son entrée dans la haute bourgeoisie, au grand dam de plusieurs de ses amis, par son mariage avec Gabrielle Rodrigues-Henriques, déjà mère de trois enfants. Ses beaux-frères ne contribueront pas peu à sa notoriété, en acquérant nombre de ses œuvres.

En 1907, il conquiert son pays d’origine, par l’intermédiaire des deux éminents collectionneurs, les époux Hahnloser, de Winterthour. En même temps, son travail connaît une importante inflexion: les paysages tendent à occuper un espace croissant dans sa production. Honfleur, où il séjourne régulièrement, devient l’une de ses sources d’inspiration.

1914 consacre Vallotton dans sa terre natale: Lausane lui réserve sa première exposition personnelle. Mais lui inflige une pénible déconvenue, qui le laisse meurtri: volontaire dans l’armée de son pays d’adoption, il est refusé, à cause de son âge. Il peindra alors plusieurs scènes de guerre, dont il montre l’horreur. Le soleil du sud l’attire désormais et il habite maintenant à Cagnes.

Atteint d’un cancer, il décède le 28 décembre 1925. Artiste polymorphe, Vallotton laisse 1700 peintures, 200 gravures, des centaines de dessins et illustrations de presse, des sculptures, des articles, des romans et deux pièces de théâtre, montées en 1904 et 1907.

Marina Ducrey, Vallotton, Milan, Cinq Continents, 2007

Publié le 1 janvier 2023

Autres publications


Le Bulletin du mois de septembre 2017


Edito Un chasseur sachant chasser sans… Rendez-vous culturel Atelier de céramique, chez Mme Patricia Glave, le 12 septembre 2017 Sortie d’automne Le Tyrol autrichien, du 29 septembre au 1er octobre 2017 Atelier santé & social...

Lire la suite

25 août 2017

Emile Paccaud (1836-1915)


Né en 1836 à Prévonloup, Emile Paccaud commence des études d’ingénieur à l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich puis, après un semestre, s’inscrit à la Faculté de droit de l’Académie de Lausanne et y obtient sa...

Lire la suite

1 janvier 2023

Le Bulletin du mois de mars 2020


Edito 2020, une nouvelle décennie s’ouvre à nous Assemblée générale 2020 Mercredi 25 mars 2020 Rendez-vous culturel Musée cantonal des Beaux-Arts et exposition “À fleur de peau” Réflexions… Le musée, comme médiateur du savoir historique Dossier...

Lire la suite

24 février 2020

Le Bulletin du mois de septembre 2008


Edito Bonne rentrée politique! Colloque politique Art et politique dans le canton de Vaud au 19ème siècle Dossier spécial Les salles de spectacles lausannoises Compte rendu Les radicaux font leur rentrée politique Matinée du 21...

Lire la suite

1 septembre 2008

Le Bulletin du mois de novembre 2012


Editorial Une fusion, certes, mais pas seulement Pays de vaud, vu du ciel Concours devinette Visite apéro Mardi 13 novembre 2012 à 18h, dans les coulisses de l’opéra de Lausanne Dossier sur l’opéra de lausanne...

Lire la suite

1 novembre 2012

Catherine de Watteville


Catherine de Watteville, surnommée “l’amazone de Watteville”, a mené une vie anticonformiste marquée par le scandale, l’espionnage au service de Louis XIV et une fin en exil.

Lire la suite

1 janvier 2023